16.
— Il était une fois une petite fille et un garçon…
Bonnie fut aussitôt interrompue.
— Comment ils s’appelaient ?
— C’étaient des esclaves ?
— Où est-ce qu’ils vivaient ?
— Des vampires ?
Elle en oublia presque sa détresse et se mit à rire.
— Ils s’appelaient… Jack et… Jill. C’étaient des kitsune, et ils vivaient tout au Nord, dans le secteur des kitsune autour du Grand Croisement…
Elle poursuivit, non sans de multiples interruptions enthousiastes.
— Et ainsi s’achève la légende des Sept Kitsune… conclut-elle nerveusement.
En rouvrant les yeux, elle s’aperçut que son récit avait attiré pas mal de monde.
— Je crois que la morale de l’histoire, c’est… n’en demandez pas trop, sinon vous finirez sans rien.
Les éclats de rire fusèrent, des gloussements nerveux des filles aux ah ! ah ! ah ! bruyants de l’attroupement qui s’était formé et se révélait exclusivement masculin, s’aperçut Bonnie.
Une part d’elle-même la poussa instinctivement à afficher un air séducteur ; l’autre la rappela à l’ordre immédiatement. Ces garçons n’étaient pas là pour danser ; c’était des ogres, des vampires, des kitsune et même des hommes à moustaches qui ne souhaitaient qu’une chose, l’acheter, elle et sa petite robe noire bouffante, qui aurait pu être jolie en d’autres circonstances mais qui n’avait rien à voir avec les toilettes ornées de pierreries que lady Ulma leur avait confectionnées par le passé. À l’époque, elles étaient comme des princesses, parées de bijoux qui valaient une fortune autour du cou, aux poignets et dans les cheveux, et en plus elles avaient en permanence un farouche protecteur à leurs côtés.
Aujourd’hui, elle ne portait qu’une tenue semblable à une nuisette de pin-up et des petites chaussures fines à nœuds argentés. Elle était sans défense, puisque cette société estimait que seul un homme pouvait avoir autorité sur elle, et pire que tout… elle était esclave.
— Je me demandais…
Un homme aux cheveux dorés s’avança au milieu des filles, qui s’empressèrent de s’écarter sur son passage, excepté Souricette et Eren.
— Je me demandais si vous accepteriez de monter à l’étage avec moi et, pourquoi pas, de me raconter une histoire en privé.
Bonnie s’efforça de ne pas suffoquer. Ce fut son tour de se cramponner à ses deux nouvelles amies.
— Toute requête de ce type doit passer par moi. Personne ne peut emmener une fille sans mon approbation, s’interposa une femme en robe longue au profil bienveillant, presque de madone. Autrement, ce sera considéré comme un vol des biens de ma maîtresse. Et je suis certaine que personne ici ne souhaite être arrêté comme un vulgaire pillard, ajouta-t-elle en riant légèrement.
Un écho de rires tout aussi légers se fit entendre parmi les invités, qui s’avancèrent en jouant des coudes vers la femme dans une sorte de course aux bonnes manières.
— Tu es douée pour raconter les histoires, dit Souricette de sa voix douce. C’est plus sympa de t’écouter que d’utiliser une sphère d’étoiles.
— Là-dessus, je t’approuve, renchérit Eren avec un grand sourire. Tu étais passionnante. Je serais curieuse de savoir si cet endroit existe réellement.
— Eh bien, je ne l’ai pas inventé puisque c’était le contenu d’une sphère, répondit Bonnie. C’est le vécu de cette fille… euh, Jill : ce sont ses souvenirs, je pense. D’ailleurs, je me demande comment ils ont atterri dans la sphère puisqu’elle est censée être morte. Comment a-t-on su ce qui était arrivé à Jack ? J’ai aussi vu un dragon immense qui semblait très réel. Comment ils fabriquent ces histoires à votre avis ?
— Pff, c’est une ruse, marmonna Eren en agitant la main d’un geste dédaigneux. Ils envoient quelqu’un dans un paysage glacial pour planter le décor, probablement un ogre, à cause des intempéries.
Bonnie hocha la tête. Elle avait déjà croisé des ogres à la peau mauve. Ils ne se distinguaient des démons que par leur degré de stupidité. La plupart vivaient en marge de la société du Royaume, et elle se souvenait d’avoir entendu Damon dire avec une moue méprisante que les autres étaient des hommes de main, de vraies brutes.
— Le reste de l’histoire est juste truqué… mais j’ignore comment. Je n’y ai jamais vraiment réfléchi.
Eren leva les yeux vers Bonnie.
— Tu es spéciale, toi, pas vrai, Bonny ?
— Ah bon ?
Sans s’en rendre compte, les trois filles s’étaient un peu déportées, en se tenant toujours les mains. Autrement dit, Bonnie était à présent dos à la salle. Elle n’aimait pas ça. Remarquez, elle n’aimait ni ça ni le reste : ni être esclave ni cette situation. Son pouls commença à s’emballer. Elle avait besoin de Meredith. Et d’Elena. Et de partir d’ici. Maintenant.
— Vous feriez mieux de ne plus traîner avec moi, les filles, prévint-elle, mal à l’aise.
— Hein ? s’étonna Eren.
— Pourquoi ?
— Parce que je vais m’enfuir. Il faut que je sorte d’ici. Il le faut.
— Du calme, petite, tempéra Eren. Inspire à fond.
— Non, tu ne comprends pas.
Bonnie baissa la tête pour s’isoler un instant du reste du monde.
— Je ne veux pas appartenir à quelqu’un. Je vais devenir folle.
— Chut, Bonny, ils sont juste…
— Je ne resterai pas ici, pas question !
— Eh bien, c’est bon à savoir, lâcha une voix effroyable dans son dos.
Oh, non ! Pas ça !
— Quand on débute dans un métier, on travaille dur, asséna la femme au visage de madone. On cherche des clients potentiels. On se tient bien, sinon les sanctions tombent.
Sa voix était sucrée comme du miel mais, bizarrement, Bonnie comprit tout de suite que celle, plus brutale, qui leur criait le soir de se trouver une paillasse et de ne plus en bouger appartenait aussi à cette femme.
Une main ferme lui souleva le menton, la forçant à relever les yeux, et lui couvrit la bouche quand elle se mit à crier.
Là, devant elle, avec ses petites oreilles pointues de renard, sa longue queue noire balayant le sol, et son physique par ailleurs humain de garçon ordinaire en jean et pull-over, se tenait Shinichi. Au fond de ses yeux dorés, elle distingua les volutes d’une petite flamme écarlate, parfaitement assortie à la pointe de sa queue et aux mèches rouges qui lui tombaient sur le front.
Shinichi. Il était donc là. Évidemment, puisqu’il pouvait voyager à sa guise entre les dimensions ; il avait encore une sphère d’étoiles pleine, sur laquelle personne n’avait jamais réussi à mettre la main, ainsi que ces clés magiques dont Elena avait parlé. Bonnie se souvint de la fameuse nuit où de simples arbres étaient devenus des monstres capables d’obéir au doigt et à l’œil à ce démon. Elle se rappela aussi la façon dont ses quatre amis lui avaient attrapé chacun un bras et une jambe et avaient tiré de toutes leurs forces, comme s’ils comptaient l’écarteler. Sous ses paupières closes, elle sentit les larmes monter.
La vieille forêt. Shinichi la contrôlait dans ses moindres aspects, de la plante rampante qui vous fait trébucher à l’arbre qui s’abat brusquement sur votre capot de voiture. Avant qu’Elena ait tout détruit excepté ce fourré isolé, ces bois grouillaient de malachs.
Les mains retenues dans le dos, Bonnie entendit quelque chose se fermer avec un petit bruit sec qui avait tout l’air d’être définitif.
Non… je vous en supplie…
Rien à faire. À présent, ses mains étaient solidement attachées. Quelqu’un la souleva – ogre ou vampire, elle ne savait pas – tandis que la ravissante femme tendait à Shinichi une petite clé qu’elle enleva d’un trousseau plein de clés similaires. Shinichi la confia à un ogre imposant, dont les doigts étaient si gros que la clé disparut dans sa main. Puis Bonnie, qui criait toujours, fut emportée à toute allure dans quatre volées d’escaliers au bout desquelles une lourde porte se referma avec fracas derrière eux. L’ogre qui la portait suivit Shinichi, dont la queue lustrée à bout rouge oscillait avec désinvolture, gauche-droite, droite-gauche, à travers un trou dans son jean. Ça, c’est signe de satisfaction, songea Bonnie. Il estime avoir déjà gagné la partie.
Mais, à moins que Damon ne l’ait vraiment totalement oubliée, il en ferait baver à Shinichi pour tout ça. Peut-être bien qu’il le tuerait. Curieusement, cette pensée était réconfortante. Et même, rom…
Mais non, ça n’a rien de romantique, espèce d’andouille ! Débrouille-toi pour te sortir de là ! Ce n’est pas romantique de mourir, c’est horrible !
Ils venaient de franchir la porte à double battant qui délimitait un long couloir. Shinichi prit à droite et en remonta un autre, jusqu’au bout. Là, l’ogre utilisa la clé pour ouvrir une porte.
Le plafond de la pièce était équipé d’une lampe au gaz réglable.
— Est-ce qu’on pourrait avoir un peu de lumière, s’il vous plaît ? demanda Shinichi d’une voix faussement polie.
L’ogre s’empressa d’augmenter l’éclairage au maximum, ambiance interrogatoire et lumière en plein visage.
La pièce était une sorte de grand salon avec mezzanine, un peu comme ce qu’on peut trouver dans les hôtels de catégorie moyenne. Il y avait un sofa et quelques fauteuils en soupente, une fenêtre fermée sur la gauche et une autre sur la droite, derrière laquelle toutes les autres pièces devaient en principe se suivre en enfilade. Cette fenêtre-là n’avait ni rideaux ni stores, et renvoyait à Bonnie l’image de son visage blême. Elle devina tout de suite qu’il s’agissait d’un miroir sans tain. Les gens dans la pièce située derrière pouvaient les voir sans être vus. C’était face à cette pseudo-fenêtre qu’étaient agencés le sofa et les fauteuils.
Tout au bout du salon, au fond à gauche, se trouvait le lit. Rien de très sophistiqué, juste des couvertures blanches qui avaient l’air roses car il y avait de ce côté-là une vraie fenêtre pour ainsi dire alignée avec le soleil, comme toujours posé sur l’horizon. À cet instant, Bonnie le haït plus que jamais. Sous ses rayons, tous les objets de couleur claire de la pièce paraissaient roses, fuchsia ou carrément rouges. Même le nœud de son corsage était devenu rose foncé. Elle allait mourir asphyxiée par cette lumière sanguine.
Au fond d’elle, elle savait que ce type de réflexion était juste un prétexte, que le simple fait de songer qu’elle détesterait mourir entourée d’une couleur aussi vive était une façon d’occulter le reste, et notamment le mot au milieu de la phrase : mourir. Mais l’ogre qui la tenait la trimbalait comme un poids plume, et toutes sortes d’idées continuaient de lui traverser l’esprit – des prémonitions, peut-être ? Pitié, faites que non ! Entre autres, une vision d’elle passant à travers cette fenêtre rouge, la vitre volant en éclats sous la force considérable à laquelle son corps était projeté. Mais à quel étage se trouvaient-ils ? Suffisamment haut, en tout cas, pour qu’elle n’ait aucun espoir d’atterrir vivante.
Shinichi sourit, appuyé paresseusement contre la fenêtre en question, jouant avec le cordon des stores.
— Mais qu’est-ce que tu me veux, à la fin ! lâcha Bonnie. Je n’ai jamais pu te faire de mal. Depuis le début, c’est toi qui en fais à tout le monde, à moi y compris !
— Normal, tes amis te protégeaient, murmura Shinichi. Cela dit, j’assouvis rarement ma terrible vengeance sur de ravissantes jeunes femmes aux cheveux flamboyants.
Il se cala davantage contre la fenêtre et l’examina en continuant de parler tout bas :
— Cheveux flamboyants ; cœur pur et vaillant ; peut-être insolent…
Bonnie eut envie de hurler. Il ne se souvenait donc pas d’elle ? Il s’était pourtant clairement souvenu de ses amis puisqu’il avait parlé de vengeance.
— Qu’est-ce que tu me veux ?
— Tu es un obstacle, je le crains. Et je te trouve bien méfiante… quoique charmante. Les rousses sont des femmes si insaisissables !
Bonnie ne trouva rien à répliquer. De ce qu’elle en savait, Shinichi était cinglé. Un cinglé doublé d’un psychopathe extrêmement dangereux. Et ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était la destruction.
En un claquement de doigts la fenêtre pourrait se pulvériser… et elle se retrouverait projetée, suspendue dans le vide. Et alors la chute commencerait. Quel effet ça faisait ? Est-ce qu’elle se rendrait compte de quelque chose ou est-ce qu’elle serait précipitée trop vite vers le sol ? Elle espérait juste que l’impact serait efficace.
— Tu sembles avoir beaucoup appris sur mon peuple, reprit Shinichi. Plus que la plupart d’entre nous.
— Je vous en prie, répéta Bonnie avec désespoir. Si c’est à propos de cette histoire… tout ce que je sais sur les kitsune, c’est que vous êtes en train de détruire ma ville et…
Elle s’interrompit brusquement, prenant conscience du fait qu’elle devait à tout prix lui cacher ce qu’elle avait appris grâce à son voyage astral. Elle ne devrait jamais parler des jarres devant Shinichi, sinon il saurait qu’elle et ses amis avaient la solution pour l’empêcher de nuire une bonne fois pour toutes.
— Et je sais que vous irez jusqu’au bout, termina-t-elle sans conviction.
— Néanmoins, tu as trouvé une sphère d’étoiles ancienne qui contient des récits sur nos trésors légendaires.
— Quoi ? Tu parles de cette histoire de gamins ? Écoute, fiche-nous la paix et je te la donne.
Elle se rappelait l’endroit exact où elle l’avait laissée à l’auberge, juste à côté de son misérable oreiller.
— Ça, la paix, vous allez l’avoir… mais seulement en temps voulu, rétorqua le démon avec un sourire troublant.
C’était un peu comme quand Damon souriait : il ne fallait pas comprendre « T’inquiète, je ne te ferai aucun mal » mais plutôt « Tiens, voilà mon déjeuner » !
— Je trouve ça… curieux, poursuivit Shinichi, en tripotant toujours le cordon, très curieux, même, qu’au beau milieu de notre petit conflit tu aies le culot de débarquer encore au Royaume des Ombres, seule et apparemment sans crainte, et que tu réussisses à marchander une sphère d’étoiles. Et, comme par hasard, celle qui contient justement tous les détails sur l’emplacement de nos plus précieux trésors. Trésors qui, pour ta gouverne, nous ont été volés il y a très, très longtemps.
« Tu ne t’intéresses qu’à toi, pesta Bonnie en silence. D’un coup, tu joues les patriotes, mais, à Fell’s Church, tu nous as clairement fait comprendre que tout ce qui comptait pour toi, c’était de faire du mal aux gens. »
— En ce qui concerne votre petite ville, comme pour bien d’autres au cours de l’histoire, j’ai agi selon les ordres qui m’ont été donnés.
Le cœur de Bonnie fit un bond vertigineux. Il lisait dans ses pensées. Il avait tout entendu pour les jarres !
Le renard maléfique eut un sourire narquois.
— Les villages comme celui d’Unmei no Shima doivent être rayés de la carte, ajouta-t-il. As-tu vu le nombre de lignes d’énergie qui passent dessous ?
Nouveau sourire narquois.
— Sans doute que non, puisque tu n’étais pas réellement là-bas.
— Si tu es médium, tu sais que cette histoire de trésors n’était qu’une fiction, répliqua Bonnie. C’était dans une sphère intitulée Cinq Cents Contes pour la jeunesse. C’est du bidon !
— Quelle étrange coïncidence dans ce cas, puisque c’est précisément ce que les Portes des Sept Kitsune sont censées abriter.
— C’était intercalé entre plusieurs épisodes d’un feuilleton sur la famille Pou… Pü-Eht-Bh’el. C’est vrai, juste avant, ça parlait d’une gamine qui achetait un bonbon, insista Bonnie. Tu n’as qu’à aller chercher la sphère et vérifier par toi-même au lieu d’essayer de me terroriser !
Sa voix commençait à trembler.
— Elle est à l’auberge juste en face de la boutique où… où je me suis fait arrêter. Vas-y, va la chercher !
— Comme si ce n’était pas déjà fait ! s’impatienta Shinichi. La logeuse s’est montrée assez coopérative après qu’on lui a offert quelques… compensations. Mais aucune trace de cette histoire.
— C’est impossible ! s’écria Bonnie. Où veux-tu qu’elle soit, sinon ?
— C’est bien ce que je te demande.
L’estomac noué, Bonnie ne se démonta pas pour autant :
— Combien de sphères as-tu visionnées dans cette chambre miteuse ?
Le regard de Shinichi se voila brièvement. Elle essaya d’écouter, mais manifestement il communiquait par télépathie avec une personne à proximité, sur une fréquence serrée.
— Vingt-huit, très exactement, répondit-il enfin.
Bonnie eut l’impression d’avoir pris un coup de massue sur la tête. Non, elle n’était pas en train de devenir folle. Elle avait vécu elle-même cette histoire. Elle en connaissait tous les détails, des failles dans la roche aux pas laissés dans la neige. Seule explication possible : la vraie sphère avait été volée ou bien… il était passé à côté.
— L’histoire est dedans. Juste avant, ça parle de la petite Marit qui va chez le…
— On a vérifié la table des matières. Il y a bien une histoire concernant une enfant et…
Il eut une moue méprisante.
— Et une confiserie. Mais c’est tout.
Bonnie remua la tête.
— Je vous jure que je dis la vérité.
— Pourquoi devrais-je te croire ?
— Qu’est-ce que ça change ? Comment est-ce que je pourrais inventer un truc pareil ? Et pourquoi je mentirais alors que je sais pertinemment que ça ne ferait qu’aggraver les choses ? Ça n’a aucun sens !
Shinichi la fixa durement. Puis il haussa les épaules, les oreilles rabattues sur son crâne.
— Quel dommage que tu t’obstines.
Bonnie sentit son cœur tambouriner et sa gorge se serrer comme jamais.
— Pourquoi ?
— Parce que, rétorqua froidement Shinichi.
Il remonta les stores d’un coup sec, de sorte qu’elle fut brusquement inondée de lumière rouge sang.
— J’ai peur que nous ne soyons maintenant obligés de te tuer.
L’ogre qui la tenait s’avança d’un bon pas vers la fenêtre. Bonnie se mit à hurler. Pourtant elle savait que, dans ce genre d’endroit, personne ne réagirait.
Mais elle ne savait pas quoi faire d’autre.